Tissus d'ameublement Collections
Tissus d'ameublement
Vestiges de l’Ancien Régime et commandes du Garde-Meuble impérial, les tissus historiques témoignent de la virtuosité technique des fabricants lyonnais et offrent une incomparable évocation des lieux de pouvoir du 18ème siècle à la fin du 19ème siècle.
La collection des textiles d'ameublement du Mobilier national se caractérise par son importance historique, technique et esthétique dans l'histoire de la décoration textile française. La collection, héritée des commandes des Garde-Meubles royaux et impériaux, offre un panorama des lieux de pouvoir français de la Régence à l’époque contemporaine.
Riche de près de 35 000 pièces, elle regroupe aussi bien des lés que des rideaux, tentures murales, garnitures de sièges et dessus de lit, du XVIIIe siècle à nos jours. Ces textiles ont été commandés pour les palais des souverains – Versailles, Fontainebleau, Compiègne, Saint-Cloud, les Tuileries, Rambouillet, etc. – puis les palais nationaux, comme l’Élysée. Aujourd'hui, cette collection vivante ne cesse de s'enrichir de textiles contemporains, commandés et confectionnés par les ateliers de tapisserie d'ameublement du Mobilier national pour décorer les pièces de prestige des plus hautes institutions de l’État.
La collection regroupe une grande diversité de typologies textiles : soieries et cotonnades de l'Ancien Régime, soieries du Premier au Second Empire, passementeries, tapisseries de sièges des XVIIIe et XIXe siècles, tentes formant le mobilier de campagne des souverains, grands décors textiles de la IIIe à la Ve République, etc. Il faut également ajouter la collection de l'ancien musée des Gobelins, constituée de tissus archéologiques et extra-européens.
Du fait de leur fragilité, il est rare de conserver des textiles antérieurs au règne de Louis XV, d'autant que les étoffes comportant de l'or ou de l'argent ont souvent été détruites pour en récupérer les précieux métaux. Les textiles de l'Ancien Régime présents dans la collection ont aussi échappé aux destructions et aux ventes révolutionnaires. Ils sont des témoignages précieux des ameublements de Louis XV et Louis XVI.
Le rôle des soyeux lyonnais est intimement lié à l’histoire de la collection. Avec la Révolution, les fabricants lyonnais cessent toute production pour le Garde-Meuble. Il faut attendre 1802 et la visite du Premier Consul dans la ville pour que cette industrie redémarre avec une première commande pour Saint-Cloud. À partir de 1804, Napoléon Ier ordonne d’importants chantiers pour le ré-aménagement des palais selon le style de l’époque et les représentations du pouvoir en vigueur. Les commandes vont s’intensifier pour meubler les Palais des Tuileries, Fontainebleau, Versailles, Meudon et Compiègne. Entre 1811 et 1813, 80 kilomètres de soieries lyonnaises sont livrées à l'Empereur. Napoléon Ier disait à ce propos que ce serait « une dépense faite pour cent ans », une déclaration d'une grande justesse car ces textiles furent utilisés tout au long du XIXe siècle, du fait de leur grande quantité. Beaucoup n'ont même jamais servi et présentent une fraîcheur exceptionnelle. Par la diversité de motifs et de couleurs, la collection de soieries de l’Empire bénéficie d'une renommée internationale pour sa qualité, sa singularité et son ampleur.
Aujourd'hui, ces collections sont prêtées à de nombreux musées dans le cadre d'expositions temporaires. Elles servent également de modèles lorsque des musées, et en particulier les châteaux-musées, cherchent à les faire reproduire pour leurs décors. Des chercheurs, universitaires et conservateurs, viennent aussi régulièrement les étudier.