Alençon Atelier de dentelle
Dentelle Alençon
Proclamée « reine des dentelles » au 19ème siècle, la dentelle au Point d’Alençon est aujourd’hui inscrite sur la Liste Représentative du patrimoine mondial de l'UNESCO
La technique
Alençon est le lieu de création d’un point qui porte son nom. Cette dentelle est entièrement réalisée à l’aiguille au fil de coton courant sur un parchemin de couleur verte.
La technique ne nécessite pas moins de 10 étapes de fabrication successives : dessins et piquage du parchemin pour la préparation, trace, réseau, remplis, modes et brodes pour réaliser la dentelle, levage, éboutage et luchage pour les finitions. Un centimètre carré de dentelle nécessite en moyenne 7 heures de travail.
Les étapes des remplis, modes et brodes sollicitant plus la vue et la concentration, pour éviter une trop grande fatigue oculaire, aujourd’hui les dentellières s’attachent à ne pas travailler ces étapes plus de quatre heures par jour. Elles peuvent donc diversifier leurs activités en travaillant les étapes moins contraignantes pour la vue, en créant des dessins pour dentelle, en abordant la technique avec des fils plus gros ou en réalisant des travaux en broderie ou toutes autres pratiques des arts du fil.
L’histoire
Le Point d’Alençon est une technique rare et raffinée de production de dentelle à l’aiguille, née à Alençon en Normandie au XVIIe siècle. Menacée de disparition au milieu du XXème siècle, sa perpétuation est assurée aujourd’hui par l’Atelier-conservatoire du Point d’Alençon, créé par l’État en 1976 et rattaché à l’administration du Mobilier national.
La dentelle au Point d’Alençon doit son caractère singulier à la minutie et à la complexité des savoir- faire qu’elle requiert .
La maîtrise de la technique du Point d’Alençon suppose cinq à huit ans de pratique, son apprentissage repose sur la transmission orale au sein de l’atelier, actuellement neuf dentellières conservent ce savoir-faire.
L’Atelier n’est pas seulement voué à la perpétuation du savoir-faire, c’est aussi un lieu de création vivant qui offre un terrain d’expression original à des créateurs contemporains, tels que Corinne Sentou, Didier Trenet, Christian Jaccard, Eric Gizard, Ghislaine Portalis, Anne Deguelle ou Tsuyu Bridwell …
Depuis novembre 2010, le savoir-faire de la dentelle au Point d’Alençon est inscrit sur la Liste Représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
La candidature a été portée conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication (Mobilier national), la ville d’Alençon et les dentellières.
Installé dans des locaux municipaux abritant également le Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle, ainsi que la bibliothèque, cet atelier est l’héritier de la Manufacture royale du Point de France, fondée par Colbert en 1665, afin de freiner les importations de dentelle au Point de Venise.
XVIe et XVIIe siècle
Au XVIe siècle, une production de travaux d’aiguille est déjà bien implantée à Alençon, vers 1650 le Point de Venise va y être copié et perfectionné, c’est la raison pour laquelle Colbert va choisir Alençon, pour accueillir une Manufacture royale de dentelle. La ville normande deviendra ainsi le premier centre de fabrication de dentelle à l’aiguille en France. Au XVIIe siècle le Point d’Alençon fait partie des dentelles les plus prestigieuses et les plus coûteuses, employant jusqu’à 10 000 dentellières à Alençon et sa campagne environnante.
XVIIIe et XIXe siècles
À la fin du XVIIIe siècle, la Révolution française porte un coup sévère à cette production, la dentelle étant considérée comme signe de richesse. L’avènement du Premier Empire, relance la production alençonnaise qui honore de nombreuses commandes impériales. Le Second Empire marque une période de prospérité et entérine la renommée de la dentelle alençonnaise, celle-ci atteint alors son apogée créatif et ornemental. Le Point d’Alençon est sacré « Dentelle des reines et reine des dentelles » lors de la première exposition universelle à Londres en 1851.
L’évolution de la mode et la concurrence de la dentelle mécanique amorceront tout de même le déclin de cette production dentellière.
XXe siècle à nos jours
En 1903 craignant de voir disparaître le Point d’Alençon, la Chambre du commerce crée l’école dentellière qui aura pour objectif de perpétuer ce savoir-faire local. En 1931, la gestion de cette école est confiée à la communauté des Sœurs de la providence, en 1938 un musée est associé à l’école portant ainsi le Point d’Alençon au rang d’objet patrimonial. En 1965 la Chambre du commerce se retire et l’Association de la Dentelle au Point d’Alençon (ADPA) assurera la direction de l’école et du musée, jusqu’à la création de l’Atelier national du Point d’Alençon.
Travaux en cours
Tsuyu Bridwell – « Réseau » (Commission janvier 2020)
Recherches et échantillonnages mis en route en octobre 2020 début du projet février 2022
Vingt papillons origami en dentelle au Point d’Alençon.
Pierre-Jean Grégoire - « L’Envol de dentelle » ( Lauréat du concours 10éme anniversaire de l’inscription PCI en 2021)
Recherches, échantillonnages et adaptation du dessin pour la technique mis en route octobre 2023
Daria Surovtseva, « Dentelle, pluie de roses d’Alençon » (Proposition hors concours PCI, achat MN en 2021)
Recherches, échantillonnages mis en route juillet 2021
Projet de dentelle mixte avec l’Atelier-conservatoire du Puy en Velay.
Mise à jour de la liste : octobre 2024
Depuis novembre 2010, le savoir-faire de la dentelle au Point d’Alençon est inscrit sur la Liste Représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La candidature a été portée conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication (Mobilier national), la ville d’Alençon et les dentellières.