Bâtiment Perret Le Mobilier national
Bâtiment Perret
Le Mobilier national est installé depuis 1937 dans un bâtiment construit par Auguste Perret sur les anciens jardins de la Manufacture des Gobelins.
Dans l’obligation de quitter le quai d’Orsay, le Mobilier national s’établit dès 1935 sur une partie des anciens jardins de la manufacture des Gobelins. Auguste Perret reprend le parti d’un monument unique regroupant l’ensemble des activités. Le bâtiment, construit en béton armé, se compose de deux ossatures, une principale supportant les planchers, une autre secondaire maintenant les remplissages et les fenêtres des façades.
Suite au dévorant besoin d’espaces pour l’exposition de 1937, la nécessité absolue de déplacer les collections et les ateliers du Mobilier national alors sur les bords de la Seine au quai d’Orsay, va entraîner la rencontre de deux personnages qui façonneront l’image de cette institution: Auguste Perret l’architecte de renom et Guillaume Janneau l’administrateur général du Mobilier national.
Ensemble, ils travaillent à l’élaboration d’un programme prenant en compte les nécessités de conservation des collections et d’ameublement des différents corps de l’Etat.
Grace à la réunion des manufactures de tissages et du Garde meuble sous l’autorité de Janneau, il est donc logique de grouper matériellement ce qui doit l’être administrativement. Puisque le Mobilier national doit déménager le bon sens commande de le reconstruire auprès des manufactures.
Suite à la décision d’annexer une partie des jardins des ouvriers lissiers dans le 13eme arrondissement, l’architecte se met au travail. Son projet définitif, reprend pour la deuxième fois de l’histoire de cette institution le parti d’un monument unique spécialement construit pour elle.
Perret propose une solution simple et élégante, ordonnant les bâtiments autour d’une cour d’honneur fermée par une colonnade.
Le bâtiment, construit en ciment armé, se compose d’une ossature principale qui porte les planchers et d’une autre secondaire qui maintient les remplissages et les fenêtres des façades. L’ossature principale comporte des travées toutes égales, travées divisées en quatre par les nervures de l’ossature secondaires. Cette division particulière a permis de placer, suivant les besoins des locaux :aucune, une, deux ou trois fenêtres par travée sans rompre l’unité des façades.
De plan carré nettement affirmé, ses trois faces accusent, suivant leurs configurations, les différents services des étages.
Dès 1934, l’architecte et l’administrateur du Mobilier national réfléchissent à l’implantation des différents services et réserves. Il s’agit alors de placer au rez-de-chaussée, sur les deux niveaux de sous-sol et les trois étages, de nombreuses et vastes réserves et les ateliers. Une attention particulière est portée aux conditions climatiques: triples parois, triple couverture, double vitrage aux fenêtres tout est tenté pour réduire, autant que possible les variations thermiques d’un immeuble destiné à la conservation de collections d’œuvres d’art.
A l’opposé de l’entrée, Perret place une longue salle à double hauteur éclairée zènitalement, salle de présentation de tapisseries ou d’exposition.
Au sous-sol la partie centrale sous la cour d’honneur, espace libre sans pilier constitue l’aire de battage et lavage des tapis et tapisseries.
Le 25 novembre 1935, un premier camion chargé du gros matériel quitte le quai d’Orsay en direction du nouveau Garde-meuble. Début décembre commence le déménagement massif des collections à la cadence de six à dix camions par jour. À la fin de l’année, les bâtiments du quai d’Orsay sont libérés et prêts à être démolis. L’inauguration officielle du Mobilier national intervient en janvier 1936 et le Garde meuble de se préparer à affronter le 20ème siècle et ses bouleversements.