Ministère des Armées Hôtel de Brienne
Ministère des Armées
Construit à partir de 1724, l'hôtel de Brienne devient dès la fin du 18ème siècle la résidence du Secrétaire d’État de la Guerre, le comte de Loménie de Brienne. Passés les troubles révolutionnaires, Lucien Bonaparte, ministre de l'Intérieur, l'occupe de 1802 à 1805, date à laquelle il le cède à Madame Mère, qui en fait sa demeure principale. L'hôtel est acheté par l’État en 1817 et devient officiellement le siège du ministère de la Guerre. Cette occupation sur le même emplacement depuis deux siècles est à souligner, et a fait de l'ancienne demeure aristocratique du faubourg Saint-Germain l'un des théâtres des grands moments de l'histoire militaire française. C'est ainsi du balcon de la cour d'honneur que Georges Clémenceau célèbre l'armistice du 11 novembre 1918. Lors de la libération de Paris, le 25 août 1944, le général de Gaulle se réinstalle dans les lieux qu'il avait quitté quatre ans plus tôt : « Immédiatement, je fus saisi par l'impression que rien n'est changé à l'intérieur de ces lieux vénérables. Des événements gigantesques ont bouleversé l'univers. Notre armée fut anéantie. La France a failli sombrer. Mais, au ministère de la Guerre, l'aspect des choses demeure immuable […] Pas un meuble, pas une tapisserie, pas un rideau n'ont été déplacés […] Rien n'y manque ». (in Mémoires de Guerre).
L'hôtel de Brienne conserve en effet une grande partie du mobilier de très haute qualité réalisé pour les Bonaparte sous le Premier Empire : consoles et sièges en bois sculpté et doré, meubles d'ébénisterie, lustres, candélabres, pendules, flambeaux et autres feux en bronze ciselé et doré. L'ensemble est inscrit aux inventaires du Mobilier national depuis 1934.
Les tissages modernes et contemporains des manufactures nationales prennent toute leur place dans ces décors historiques. Les compositions Emanation et Solfège tissées d'après Yaacov Agam ont remplacé en 2008 deux pièces de tapisserie des Gobelins du XVIIème siècle de la tenture des Sujets de la Fable, dans le grand escalier. Un lustre en acier, d'après Philippe Montels, en cotte de mailles, répond aux armures anciennes placées sur le palier du premier étage. Dans la salle à manger officielle, la tapisserie L'Arbre de joie, tissée entre 1947 et 1949 d'après Maurice Dufrêne, se mêle harmonieusement au décor et au mobilier Empire. Une tapisserie des Gobelins, Les Poupées d'après Jean Arp, de 1964, avait été placée dans la salle à manger particulière dès 1988. Au rez-de-chaussée, le salon Carnot a également été réaménagé en 2008 avec du mobilier contemporain de Jean-Michel Wilmotte, Paolo Piva et Isamu Noguchi.
À la suite du récent regroupement des états-majors et autres services du ministère sur le site de Balard, l’hôtel de Brienne reste le lieu du cabinet du ministre et des réceptions officielles.