Atelier de Recherche et de Création Design
Atelier de Recherche et de Création / ARC
L'Atelier de Recherche et de Création créé en 1964, à l'initiative d'André Malraux, est chargé de la réalisation de meubles et d'ensembles mobiliers d'après des dessins et modèles de concepteurs contemporains.
L'Atelier de Recherche et de Création (ARC) est chargé de la « réalisation de meubles et d'ensembles mobiliers d'après des dessins et modèles de concepteurs contemporains » selon l’arrêté relatif à l’organisation du Mobilier national. Lorsqu’il crée l’ARC en 1964, André Malraux a l’ambition, à travers la conception de prototypes, de promouvoir un style français contemporain égalant en prestige les styles Louis XIV, Louis XV ou Empire dont les joyaux remplissent les collections du Mobilier national.
La production de l’Atelier de Recherche et de Création, destinée à meubler et orner les bâtiments officiels à l’instar de l’ensemble des pièces qui sortent des ateliers du Mobilier national, se veut le symbole d’un design français à la pointe de l’innovation, tant du point de vue des formes que des techniques utilisées. Un double rôle qu’illustrent les créations nombreuses et variées des premières années : tandis qu’Olivier Mourgue crée des formes souples pour l’Exposition universelle de Montréal en 1967, Pierre Paulin conçoit en 1971 l’aménagement des appartements du rez-de-chaussée de l’aile est du palais de l’Élysée pour le président Pompidou. A cette époque, l’Atelier de Recherche et de Création participe également à l’aménagement des maisons de la culture et des préfectures des villes nouvelles, Cergy-Pontoise et Évry. A la fin des années 70, l’utilisation de matériaux traditionnels à la suite du recul du plastique sonne le retour à des formes plus classiques. Puis, dans les années 80, l’Atelier de Recherche et de Création contribue activement à la politique des grands travaux. La réalisation pour Bercy de quatre ensembles de bureaux d’après des projets d’Andrée Putman et Isabelle Hebey reste à cet égard emblématique. Enfin, depuis les années 90, témoignant de leur perméabilité aux préoccupations de l’époque, les réalisations signées entre autres par Bernard Moïse, Christophe Pillet, Martin Szekely ou encore Olivier Gagnère, intègrent pleinement le souci d’éthique et d’empathie.
En amont, une commission d’acquisition, composée de personnalités qualifiées, sélectionne les projets de designers qui seront réalisés par les artisans de l’Atelier de Recherche et de Création. Dans un premier temps, cette instance opère un choix parmi les artistes – des talents confirmés mais aussi des figures montantes – sur la base d’une présentation de leur travail. Puis, les designers créent un projet spécifique à partir du cahier des charges élaboré par le Mobilier national, cadre souple qui insiste sur la nécessité d’une réflexion autour de l’usage et de l’utilisation de l’objet. C’est le début d’une relation forte avec les artisans du Mobilier national.
Travail sur mesure, possibilité d’expérimenter, d’innover, de concevoir un objet dédié à un lieu de pouvoir ou s’inscrivant dans une réflexion sur les façons d’habiter, l’expérience fait date dans leur carrière de créateur.
De nouveaux enjeux
L'Atelier de Recherche et de Création a produit plus de 600 prototypes en collaboration avec plus d’une centaine de créateurs, soit une dizaine chaque année depuis sa création.
Parmi les réalisations récentes, on peut signaler les bureaux de matali crasset ou de Noé Duchaufour-Lawrance utilisés dans le bureau du ministre de la Culture rue de Valois, celui de Christian Ghion – à l’origine d’une formation spéciale sur la fibre de carbone pour les artisans du Mobilier national – sur lequel le président des Aéroports de Paris vient de jeter son dévolu, le cabinet dit « rideau de bois » du designer Philippe Nigro, ou encore un projet de pupitre nouvelle génération pour les discours du Président de la République, en cours d'étude.
L’objectif est d’accroître encore davantage la visibilité de ces créations. Pour preuve, la participation aux D-Days depuis quelques années ; la volonté de favoriser les partenariats avec les musées sur l’ensemble du territoire ; ou encore une présence accrue dans certains lieux, ambassades, pavillons d’honneur des aéroports notamment. Dans ce dernier cas, visibilité et rayonnement de la France se confondent.
Autre enjeu, celui de l’édition de meubles en séries plus larges, manière de revenir aux commandes des premiers temps ainsi qu’à l’ambition sociale et démocratique dont elles étaient porteuses. L’Atelier de Recherche et de Création a été conçu dès le départ comme un outil de recherche, de création et de promotion du design. Ses réalisations doivent profiter aux grandes institutions ainsi qu’à l’ensemble des lieux publics.