10 ans déjà : inscription de la dentelle au point d'Alençon au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO

2010-2020

Le Mobilier national et la ville d'Alençon célèbrent les 10 ans de l'inscription du savoir-faire de la dentelle au point d'Alençon au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

Le point d'Alençon

Le point d’Alençon est une dentelle faite à l’aiguille et à la main, en fil de lin et, plus récemment, en coton d’Égypte. Implantée sur le territoire alençonnais, la dentelle se développe grâce à la protection accordée par Colbert, à partir de 1665, pour la création de manufactures dans une vingtaine de villes du royaume afin d’imiter le point de Venise. Pratiquée de génération en génération d’abord chez des ouvrières indépendantes, puis par des religieuses, et finalement dans une école dentellière soutenue par la Chambre de commerce d’Alençon, cette technique ancestrale est transmise au sein d’un atelier basé à Alençon (Orne) mais rattaché, depuis 1976, au Mobilier national.

Une technique unique au monde

Contrairement aux autres techniques de dentelles françaises, le point d’Alençon n’a jamais muté vers le fuseau ou la machine et ne peut se faire qu’à la main. Il s’agit d’un assemblage presque invisible d’éléments de très petite taille nécessitant dix étapes successives (le dessin artistique, le piquage, la trace, les réseaux, les remplis, les modes, le brode, le levage, l’éboutage et l’affiquage). Chaque dentellière connaît toutes ces étapes. L’apprentissage repose exclusivement sur la transmission orale et l’enseignement pratique. L’originalité du point d’Alençon repose sur la richesse du savoir-faire des dentellières et sur un temps d’exécution très long (7 heures par cm²). Elle lui a valu d’être inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO) en novembre 2010.

Résolument tourné vers l’avenir, l’atelier renouvelle la production en diversifiant les supports où la dentelle peut s’afficher et des artistes d’aujourd’hui comme Corinne Sentou, Didier Trenet, Jean-Michel Maurice ou encore Jean-Luc Parant — s’emparent de ce médium dans un des rares ateliers où quelques dentellières exercent encore ces gestes uniques au monde.-

"Cette reconnaissance est rare, car elle ne distingue pas seulement une pratique, même exceptionnelle : elle célèbre aussi la transmission qui lui permet d’exister et d’être vivante."

Télécharger et voir le message de la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, à l’occasion de l’anniversaire de l’inscription du point d’Alençon sur la Liste du patrimoine immatériel.