Depuis près de quatre siècles, l’histoire du Garde-Meuble de la Couronne, d’une part et des Manufactures royales, d’autre part, se confond.

Des manufactures royales…

Depuis près de quatre siècles, l’histoire du Garde-Meuble de la Couronne, d’une part et des Manufactures royales, d’autre part, se confond.

L’existence du Garde-meuble royal remonte au XIIIe siècle,   mais c’est au XVIIe siècle que ses missions sont réaffirmées et son organisation définie, d’abord en 1604 sous le règne d’Henri IV, puis en 1663 avec Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV. Le Garde-meuble avait alors pour mission la gestion et l’enrichissement par des commandes exceptionnelles des collections royales constituées de meubles, de tapisseries, de tapis, d’argenterie et des joyaux de la couronne. C’est en partie pour répondre à ces commandes que sont créées les manufactures royales, des tapis de la savonnerie en 1627, des tapisseries des Gobelins en 1662 et de Beauvais en 1667, puis, en 1740 la manufacture royale de porcelaine de Vincennes qui deviendra quelques années plus tard la manufacture de Sèvres. Les collections royales étaient visibles tous les premiers mardis du mois au XVIIIe siècle. Elles constituent ainsi le premier musée d’arts décoratifs que toute l’Europe venait admirer. 

Les manufactures royales ont joué un rôle central dans le développement économique et industriel de la France, à l’instar de la manufacture royale des glaces devenue aujourd’hui Saint-Gobain. La Manufacture des Gobelins et celle de Sèvres en sont aussi des exemples emblématiques tant leur prestige international est grand. Depuis Colbert, ces institutions sont des outils de prestige qui ont permis de structurer des filières entières, en stimulant l’innovation technique, en formant des artisans qualifiés et en assurant la diffusion de ces compétences. Créées pour promouvoir les savoir-faire et soutenir l’économie du royaume, ces manufactures royales sont à l’origine de l’art de vivre et du luxe « à la française ».

…aux Manufactures nationales

Au cours des XIXe et XXe siècles, ces manufactures devenues nationales ont instauré les prémices d’une économie culturelle résolument française, fondée sur l’artisanat d’excellence. Les Manufactures nationales ont ainsi maintenu des savoir-faire et des emplois de haute facture sur les territoires tout en servant le rayonnement international de la France. Le renouveau de l’intérêt porté aux métiers d’art, le succès de nos architectes-décorateurs et designers, succès auquel elles ne sont pas étrangères, en font de nouveau des acteurs majeurs de cet écosystème.

Afin de renforcer leur rôle moteur dans le développement de ce secteur créatif, les Manufactures nationales sont désormais réunies au sein d’un seul établissement public sous tutelle du ministère de la Culture. Constitué du Mobilier national, de ses manufactures et ateliers, et de la Cité

de la céramique - Sèvres & Limoges, comprenant ses deux musées, cette nouvelle institution rassemble plus de 650 agents qui œuvrent au quotidien à entretenir des collections d’exception, pratiquer des savoir-faire d’excellence et mettre en valeur la richesse de ce patrimoine.

Unique au monde, ce pôle public consacré aux métiers d’art des arts décoratifs et au design mariera patrimoine et création pour jouer un rôle central dans la mise en œuvre de la nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art. Son action portera autour de 6 axes prioritaires :

  • Former et transmettre des métiers d’exception
  • Innover dans le domaine du mobilier, des arts textiles et des arts du feu
  • Encourager la création
  • Soutenir un écosystème sur tous les territoires
  • Valoriser le patrimoine et accueillir les publics
  • Faire rayonner les musées et manufactures sur la scène internationale

Héritier de quatre siècles d’histoire, ce grand pôle public est ainsi constitué de manufactures et ateliers de création (dont la manufacture de porcelaine de Sèvres, la manufacture de tapisserie des Gobelins ; la manufacture de tapisserie de Beauvais ; la manufacture de tapis de la Savonnerie ; les ateliers de dentelles d’Alençon et du Puy-en-Velay ; l’atelier de recherche et de création en mobilier contemporain), de sept ateliers de restauration, des collections du Mobilier national et de deux musées nationaux : le musée national de Céramique de Sèvres et le musée national Adrien Dubouché.