Don Quichotte et les marionnettes. Le sommeil d'Issé.

/ Tapisseries

Les collections du Mobilier national s'enrichissent de deux tapisseries du XVIIIe siècle !

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Mobilier national

Tapisseries Charles Coypel et François Boucher

 

 

Don Quichotte et les Marionnettes.

D'après le dessin de Charles Coypel

Manufacture des Gobelins, 1754-1756

H. : 3,60 m – L. : 3,05 m, laine et soie.

 

Lors de la vente du 28 mai 2020 à l’Hôtel Drouot de l’étude Fraysse & Associés, le Mobilier national a préempté la tapisserie Don Quichotte et les marionnettes. La tapisserie appartient à la Tenture de l’Histoire de Don Quichotte d’après Charles Coypel (1715-1751), tissée à la Manufacture des Gobelins de 1754 à 1756 dans l’atelier de haute lisse de Michel Audran.

Cette tenture, qui illustre les aventures de Don Quichotte et de son écuyer Sancho Panza contées par Miguel de Cervantes dans son roman L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche (1605), est une des plus grandes gloires de la manufacture des Gobelins au XVIIIe siècle.

Dans cet épisode, Don Quichotte assiste à un spectacle de marionnettes. L’histoire représentée est celle de Mélisandre, retenue prisonnière par les Maures. Lorsque son mari, Don Gaiseros vient la délivrer, les deux malheureux sont poursuivis par des chevaliers, arrêtés et jetés au cachot. Don Quichotte, oubliant qu’il ne s’agit que d’un spectacle, se lance à leur secours en s’écriant « Arrêtez-vous, Canaille insolente » et en s’attaquant à coups d’épée au théâtre de marionnettes.

C’est le duc d’Antin, alors directeur général des Bâtiments du Roi, qui commanda en 1714 cette tenture pour son propre compte. Le peintre Charles Coypel fut chargé de donner les modèles des scènes historiées tandis que Jean-Baptiste Blain de Fontenay et Claude III Audran composèrent les alentours ornementaux qui prenaient pour la première fois une dimension aussi imposante. La tenture fut mise sur le métier à neuf reprises et les alentours, dont les modèles furent régulièrement modifiés, connurent au moins six variantes, assurant ainsi un succès ininterrompu à la tenture durant tout le siècle.

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Mobilier national

Le Sommeil d'Issé

D'après le dessin de François Boucher

Manufacture de Beauvais, autour de 1750.

 

La seconde tapisserie a été acquise lors de la vente de gré à gré du 28 février auprès de Sotheby’s :

Il s'agit d'une scène pastorale tissée à la Manufacture de Beauvais, identifiée par le professeur Pascal Bertrand (spécialiste de la tapisserie ancienne) comme figurant le « Sommeil d’Issé », un épisode des amours d’Apollon et d’Issé.

Au cours de cet épisode, le dieu Apollon se fait passer pour Philémon, un berger, afin d’approcher la nymphe Issé et cherche à lui plaire sans révéler son identité. Le Sommeil endort Issé pour lui faire apprécier les charmes d'Apollon. Mais à son réveil, la jeune femme, bien que séduite par le dieu, jure fidélité à Philémon.

Ce thème des amours d’Apollon et d’Issé a connu un réel succès dès la première moitié du XVIIIe siècle, notamment grâce aux nombreuses représentations de l’opéra Issé, créé en 1697 par Antoine Houdar de la Mothe sur une musique d'André Cardinal Destouches. François Boucher a participé à la décoration de l’un des trois spectacles en 1741 dont le musée d’Amiens conserve une maquette, Le Hameau d’Issé.

Cette tapisserie appartient à la tenture des Fragments d’Opéra tissée à la manufacture de Beauvais dans les années 1750. Cette tenture comporte quatre pièces : Renaud endormi (localisation inconnue), Vénus et les Amours (Paris, Mobilier national, GMTT 1251), Le Sommeil d’Issé et enfin Vertumne et Pomone (New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 14.40.708). Une cinquième pièce était prévue, les Castagnettes, mais elle ne fut vraisemblablement jamais tissée. Le Sommeil d’Issé fut tissé à trois reprises.